C’est ainsi que les desserts de Venise ont conquis le Japon

C'est ainsi que les desserts de Venise ont conquis le Japon

Les douceurs de la Serenissima arrivent au Japon : c’est l’histoire d’Ogata Francesca Eri, qui a ouvert une pâtisserie à Otaru après avoir étudié avec le chef pâtissier vénitien Franco « Nono » Colussi

Venise elle fait partie des villes italiennes les plus populaires au monde, nous le savons. Mais personne ne pouvait s’attendre à ce que ses bonbons signature atterrissent à Otaru, une petite ville portuaire du nord du Japon. D’autant plus que le goût dans la culture japonaise ne correspond pas exactement au nôtre, encore plus en termes de sucreries. Comment est-ce arrivé? C’est grâce à la grande passion de Ogata Freancesca Eri, qui a tout appris sur la pâtisserie vénitienne de Franco Colussi, dans l’atelier qu’il conduit depuis 1956.

Conquis par la fugassa !

La première entrée d’Ogata Francesca Eri dans l’atelier de Franco Colussi était à l’occasion d’un voyage en Italie. Avec la fugassa de M. Franco, ce fut le coup de foudre. À tel point qu’elle avait envie d’apprendre à le préparer une fois de retour au Japon. Alors il a écrit une lettre.

« Plusieurs lettres étaient arrivées au laboratoire, en italien parce qu’il demandait de l’aide à un professeur, il demandait à être assisté pendant que je travaillais mais je n’ai jamais répondu – dit Franco – à un moment donné je me suis ennuyé et j’ai répondu que le laboratoire était trop petite et il n’y avait pas de place. Elle a insisté, demandant à pouvoir regarder de l’extérieur et j’ai dit oui ». La jeune fille a été retrouvée tous les jours à 5 heures, devant la porte du laboratoire de Dorsoduro, dans la calle Lunga San Barnaba. « Le premier jour où elle était sortie, debout, environ quatre heures, puis ma femme a insisté pour la laisser entrer et je l’ai fait asseoir dans un coin – elle se souvient avec émotion – elle a pris des notes sur tout, même sur le mouvement de mes mains. Je lui ai demandé pourquoi elle ne prenait pas de photos et elle a dit qu’elle ne savait pas si elle pouvait. Il a sorti deux appareils photo et tout photographié. Il a appris à faire nos biscuits et a ouvert une pâtisserie vénitienne. Nous sommes toujours en contact et je suis aussi allé au Japon, c’est une fille vraiment super. On sait qu’il fait aussi des focaccia mais on n’en a pas goûté ».

Les douceurs vénitiennes de Franco Colussi

Dans le laboratoire Colussi, vous pouvez trouver quelques bonbons, mais bons et strictement de la tradition vénitienne : zaleti, bussolà forte de Murano, boudoirs, buranelli, amaretti, pevarini, baicoli. Beaucoup de bonbons secs car, comme l’explique Franco, ils les faisaient tremper dans du vin de Chypre, qui est un vin fortifié, ou dans de la crème. Et puis elle, la fugassa, le dessert le plus aimé qui a réussi à conquérir même le Japon avec son extrême douceur. Quel est son secret ?

« Le secret pour faire de bons desserts, c’est qu’ils me plaisent, moi qui suis pâtissier depuis 75 ans et que j’en mange encore – conclut Franco – Si je les aime parce que j’en ai un peu marre de tout, ça veut dire que le le client les aime aussi. . Et pour être bon, il n’a pas besoin d’être gros, il doit être léger ».

Ronan Il Quadrifoglio
Ronan Il Quadrifoglio

Ronan, rédacteur pour Il Quadrifoglio, marie sa passion pour la cuisine italienne à un style rédactionnel riche et captivant. Expert en tendances culinaires, ses articles offrent une immersion gustative unique, faisant de chaque plat une histoire à découvrir.