Glycémie et grossesse. C’est l’un des sujets qui suscite le plus d’intérêt pendant les neuf mois d’attente en raison du risque de diabète gestationnelun trouble qui selon moi données du ministère de la santé il complique 6 à 7 % des grossesses, soit environ 40 000 chaque année. Mais quels sont les risques pour la mère et l’enfant à naître d’une glycémie supérieure aux valeurs normales ? Et que faire spécifiquement pour diminuer les chances de l’avoir trop haut ? Le médecin répond Déborah Fedele, nutritionniste pour mamans et jeunes mamans, auteur du livre Guide nutritionnel pendant la grossesse (Amazon) qui nous dit tout ce que vous devez savoir sur la glycémie et la grossesse.
Pourquoi la glycémie a-t-elle tendance à augmenter pendant la grossesse ?
« La glycémie est la quantité de sucre présente dans le sang », explique la nutritionniste Deborah Fedele. «Pendant la grossesse, cette valeur a tendance à augmenter car la résistance à l’insuline s’installe, un changement métabolique commun et physiologique. Cela entraîne une gestion moins efficace des glucides par notre organisme, des nutriments présents dans de nombreux aliments dont les céréales et leurs dérivés comme le pain, les pâtes, les sucreries et une moindre réponse à l’insuline, l’hormone produite par le pancréas pour faire baisser le taux de sucre dans le sang. Ce processus favorise l’apparition du diabète gestationnel.
Examens à faire
« Tout au long de la gestation, la glycémie est généralement contrôlée par une simple prise de sang à réaliser à jeun. Entre le deuxième et le troisième trimestre de la grossesse ou lorsque les valeurs de glycémie sont trop élevées, donc supérieures à 90 mg/dl, un test de la courbe de glycémie est souvent prescrit pour écarter un diabète gestationnel. Le diagnostic est de compétence médicale, mais généralement cette perturbation est présente lorsque les valeurs dépassent 92 mg/dl à jeun, 180 mg/dl après 1 heure et 153 mg/dl après deux heures ».
Les risques pour la mère et l’enfant à naître
« Lorsque la glycémie est très élevée, l’excès de glucose atteint les tissus du fœtus et peut entraîner une prolifération et causer de graves dommages au fœtus, par exemple en augmentant le risque de malformations congénitales, notamment au niveau des systèmes cardiovasculaire, nerveux et du tube neural » explique l’expert. Les risques augmentent également pour la mère. « Une glycémie élevée augmente le risque de prééclampsie, c’est-à-dire une augmentation de la tension artérielle, des infections urinaires et même du diabète de type 2 à long terme, donc même 10 ans après la grossesse.
Conseils à suivre à table
« Pour contrôler la glycémie pendant la grossesse, il est important avant tout de suivre une alimentation équilibrée, qui aide à contrecarrer tous ces facteurs de risque du diabète gestationnel, dont le surpoids et l’obésité », suggère le nutritionniste. «A table donc, il faut réduire les sucres simples qui, selon les directives, ne doit pas dépasser 10% du total des calories consommées quotidiennement. Il est important de privilégier les sources de glucides complexes dans les différents repas de la journée, si possible préférer les aliments entiers, comme le pain, les pâtes, les céréales à grains et consommer des portions modérées, sans dépasser avec aucun aliment. Enfin, il ne faut pas négliger la consommation de légumes, aliments capables d’influencer positivement un bon contrôle glycémique, grâce à la richesse en fibres qui ralentissent l’assimilation des sucres».