Selon les données fournies par Nomisma, en 2022, la valeur des importations françaises de produits agroalimentaires a connu une croissance significative (+19,9%) par rapport à l’année précédente, s’élevant à 74,2 milliards d’euros, un chiffre qui représente 9,6% des importations totales du pays. . Dans ce scénario, les f&b représentent 39,9 % des importations agroalimentaires, en légère baisse de quelques dixièmes de point par rapport à 2021.
Tous les segments alimentaires ont augmenté en valeur, mais seule une partie de cette augmentation est due à l’inflation, qui a augmenté de +5,9% en 2021 et devrait atteindre +4,4% en 2023. Les boissons ont également connu une croissance à deux chiffres (+18,8%), mais leur part dans l’agroalimentaire française est relativement faible (6,4 %).
La proximité géographique permet à l’Italie de se classer au premier rang des leaders des exportations dans de nombreux secteurs. Elle est notamment le premier fournisseur français de fromages et de pâtes. Cependant, dans presque toutes les autres catégories de produits, il se classe parmi les cinq premières positions.
En 2022, 52,4 % des 10 principales catégories exportées vers la France depuis l’Italie étaient des produits agricoles transformés, en tête du classement les fromages (836,2 millions d’euros), pour un chiffre d’affaires total de 1,6 milliard d’euros.
Bien que plus faibles en nombre de catégories, les préparations alimentaires, dominées par les produits de boulangerie (475,2 millions d’euros) et les pâtes (451 millions d’euros), ont également généré des ventes significatives de l’ordre de 1,4 milliard d’euros. Bien que coincée entre la hausse rapide des prix alimentaires et la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs en raison des turbulences internationales sur le marché des matières premières, l’approvisionnement alimentaire italien reste en tête des préférences d’achat des consommateurs français, avec un mouvement de plus de 3 milliards d’euros.
FORTE BAISSE DU POUVOIR D’ACHAT DES CONSOMMATEURS FRANÇAIS
Malgré une situation économique stagnante (comme déjà évoqué, le PIB réel ne devrait croître que de +0,4% en 2023), les Français semblent encore fortement tiraillés entre hédonisme et sobriété (…).
Les statistiques officielles montrent également la baisse progressive des dépenses alimentaires, qui sont passées de 15,9 à 14,3 milliards d’euros entre avril 2022 et avril 2023 (Source : Insee).
En raison de la hausse des prix, au moins 80 % des Français ont modifié leur panier alimentaire au cours des premiers mois de 2023 : 55 % de la population ont renoncé à acheter des produits alimentaires spécifiques, 44 % ont préféré orienter leurs achats vers des alternatives moins chères et 30 % ont décidé de réduire leurs dépenses en achetant de plus petites quantités des mêmes produits (Source : Elabe).
Les catégories de produits les plus concernées par ce choix sont principalement les viandes transformées (43%) et les poissons (34%). Certains types de boulangerie (gâteaux, biscuits, 27 %), produits alimentaires biologiques (sans cahier des charges particulier, 26 %) et plats cuisinés (surgelés, conserves, 25 %) ont également été évoqués. Seuls 16 % des Français déclarent ne pas avoir modifié significativement leurs habitudes de dépenses alimentaires au cours de la période couverte par l’analyse.
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ALIMENTATION ITALIENNE : GAGNER DU TERRAIN ET NAVIGUER DANS LA DYNAMIQUE DES MARCHÉS EN FRANCE
Dans ce paysage, la cuisine italienne gagne du terrain. Les trois principales catégories alimentaires en Italie – fromages et produits laitiers, produits de boulangerie et pâtes – ont affiché une croissance robuste et constante au cours des deux premiers mois de 2023, avec des ventes impressionnantes à deux chiffres dans tous les domaines.
FROMAGE
Parmi ceux-ci, les fromages et les produits laitiers ont été particulièrement remarquables, enregistrant des exportations de plus de 116 millions d’euros sur la même période. Dans ce contexte, l’Italie a réussi à maintenir sa position dominante en tant que premier fournisseur de fromage de la France, avec une part d’exportation de 28,8 %, dépassant les Pays-Bas (21,9 %) et l’Allemagne (18,5 %).
Bien que la valeur des importations de fromages en provenance d’Italie ait augmenté de 20,9% au cours des deux premiers mois de l’année, le taux de croissance a été légèrement inférieur à la moyenne mondiale (+24,7%).
Néanmoins, d’autres concurrents clés, tels que les Pays-Bas (+32,3 %) et l’Allemagne (+23,8 %), ont également affiché une dynamique positive au cours de cette période. L’analyse révèle un modèle de croissance généralisé dans tous les segments de l’offre de fromage italien, avec des pics notables pour le fromage frais (y compris la mozzarella avec +32,2%), le fromage râpé (+13,7%) et le fromage à pâte dure et semi-dure (+5,3%). ).
Cependant, il est important de souligner que l’augmentation de la valeur des importations de fromages à pâte dure et semi-dure est principalement due à une hausse du niveau de prix moyen, tandis que pour les autres catégories de fromages, elle reflète une croissance réelle des volumes.
BOULANGERIE
Dans un marché alimentaire en évolution, l’inflation continue d’influencer le comportement des consommateurs français, avec un équilibre délicat entre la recherche de la commodité (marque distributeur, discount) et l’exploration de choix alternatifs (conventionnel, bio, sans, riche, etc.).
Les produits de boulangerie, sucrés et salés, suscitent également l’intérêt pour les importations en provenance de France, où l’Italie occupe la troisième place derrière l’Allemagne et la Belgique.

PÂTES
Par ailleurs, les pâtes restent un plat incontournable en France, à l’image de leur popularité en Italie.
Des enquêtes indiquent que 70 % des Français adultes consomment des pâtes au moins une fois par semaine, et 36 % le font encore plus fréquemment, notamment parmi la jeune génération (Millennials, 18-34 ans), où cette habitude s’élève à 49 %.
Les spaghettis sont notamment le type de pâtes préféré de 23 % des Français, démontrant leur forte affinité pour ce plat classique.
La consommation globale de pâtes a augmenté régulièrement en volume et en valeur au cours des dernières années, et 2023 a vu une augmentation de la valeur des importations de pâtes en provenance d’Italie.
Même si le taux de croissance des exportations italiennes de pâtes (+15,6 %) a été légèrement inférieur à celui d’autres principaux concurrents comme l’Espagne (+27,9 %), la Belgique (+23,5 %) et l’Allemagne (+35,2 %), il est important de considérer que ces les pays sont partis de volumes beaucoup plus faibles.
Bien que moins dynamique en comparaison, l’Italie reste le premier fournisseur de pâtes de la France, avec 48,5 % de part de marché.
Le marché français partage des similitudes significatives avec le marché italien en termes d’utilisation et de consommation de pâtes.
Pour l’avenir, la France entend renforcer et redynamiser son secteur national du blé dur, dont les superficies et la production ont diminué de moitié au cours de la dernière décennie. En mettant l’accent sur les pâtes fraîches de semoule, l’objectif est de faire du blé dur une culture rentable pour les producteurs, les artisans et la filière française.
Pour capter cette clientèle, l’industrie lance de nouveaux produits, comme les pâtes fourrées aux différents fromages AOC comme le Comté et le Bleu d’Auvergne, disponibles sous différents formats et portions, y compris des snacks pratiques. Cette démarche vise à trouver un écho auprès des consommateurs et à solidifier la position des produits alimentaires italiens sur le marché français.

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