Tu ne peux pas t’empêcher de regarder L’ours si vous êtes passionné de cuisine, mais même si vous ne l’êtes pas. Produit par FX Productions et diffusé sur Disney+, a remporté des prix et est considéré par les critiques comme une révélation car il vous maintient malgré tout collé à l’écran. Grâce à une photographie percutante, un scénario profond, par une histoire tourmentée avec des personnages qui s’emboîtent comme dans un puzzle parfait entre désir de rédemption et besoin de garder les pieds sur terre. Pour cette raison, et pas seulement pour cette raison, elle est actuelle et absolument réaliste.
L’oursla parcelle
Se déroulant à Chicago entre pré et post-pandémie (un thème que, contrairement à de nombreuses autres séries, elle n’ignore pas mais aborde plutôt), L’ours raconte l’histoire d’un restaurant délabré à la recherche d’un avenir. Il s’appelle Le boeuf, prépare des sandwichs au bœuf et est dirigé par une famille d’immigrés italiens, les Berzattos. Parmi eux « Carmy » Berzatto (Jeremy Allen Blanc, Golden Globe du meilleur acteur principal dans une comédie en 2023) : chef issu de la haute cuisine étoilée, contraint de prendre les rênes du restaurant après le suicide de son frère. Un retour et une volte-face complexe : il lui faut rembourser les dettes et, plus difficile encore, remettre de l’ordre dans une brigade indisciplinée et peu professionnelle en entamant une transformation radicale. Réussira-t-il ?
Ceci est dédié à deuxième saison de L’ours Disponible sur Disney+dans lequel Carmy et son sous-chef Sydney (Ayo Edebiri), avec le reste des Berzattos et des employés, devra tenter de franchir le pas, en fermant The Beef et en ouvrant L’ours, restaurant gastronomique au souhait d’étoile.
Un casting éclectique – en plus de ceux déjà évoqués Jeremy Allen Blanc Et Abby Elliottcomposé de Lionel Boyce, Liza Colón-Zayas, Matty Matheson, Edwin Lee Gibson, Oliver Platt et la nouvelle venue Molly Gordon – et en fond, également pour cette deuxième saison, de nombreuses thématiques : la famille et le poids de la famille, l’amitié et l’importance des liens, l’insécurité, le besoin d’évasion, le besoin de réussir.
L’ours et cuisine italienne
Comme tous les commentateurs l’ont dit L’oursl’histoire me suit rythmes frénétiques d’une cuisine professionnelle auquel nous nous sommes habitués depuis les récits choquants d’Anthony Bourdain. Mais plus que ceux-là, exaspérés comme on l’attend finalement d’une série, à notre avis – qui, oui, nous sommes passionnés de cuisine – l’arrière-plan de L’ours c’est l’amour de la cuisineun amour transversal qui ignore la passion, exploré dans une longue série de plats, essayés et réessayés par Carmy et Sydney avant les débuts de leur nouveau restaurant, et au-delà.
Dans l’ensemble, de nombreux plats de la cuisine italienne, celle des origines, avec laquelle la famille Berzatto a grandi et avec laquelle elle doit encore composer. C’est pourquoi, selon nous, la série nous a rappelé (aussi) les piliers de la cuisine italienne à l’étranger.
L’ours et les 3 piliers de la cuisine italienne à l’étranger
Les plats sont aussi des souvenirs, et les plus marquants restent les traditionnels : les plats réconfortants, ceux de nos grand-mères, qui nous ont fait grandir avec leur arôme et leur saveur. Cela est encore plus vrai pour ceux qui sont loin de chez eux, comme les immigrés italiens protagonistes de L’ours. Dans la première carte du restaurant, et pas seulement dans celle-là, on retrouve de nombreux plats classiques de la cuisine italienne : amatriciana, carbonara, braciola (c’est ainsi qu’on appelle un pain de viande farci), focaccia…
L’Italie à l’étranger se raconte avant tout à travers sa cuisine : les plats, mais aussi les habitudes culinaires. Par exemple, grignoter des produits au levain parfumés avant le déjeuner et le dîner. Une habitude qui a dû particulièrement surprendre les Américains, compte tenu également des échos qui la focaccia de L’ours a été présenté sur de nombreux sites spécialisés étrangers. Sa préparation est l’un des grands protagonistes de la deuxième série : la pâte, le levain, la cuisson et la présentation sur la table aux convives qui démontrent leur appréciation avec de nombreux compliments, tout en dit long sur l’Italie à table et combien c’est apprécié.
Même si vous aimez la cuisine italienne, lorsque vous vivez dans un autre pays, il est inévitable de le contaminer avec les saveurs de ce pays. Et c’est aussi ça la beauté : varier, ne jamais être soi. La version Carmy des spaghettis à la sauce tomate en est un emblème. Spaghettis pour repas de famille qui cuisine à la fin de la première série pour tout le staff. Nous avions déjà entrevu quelques détails sur la préparation en regardant le chef au travail, et il y a un plan qui immortalise la recette : la sauce est composée de tomates San Marzano et de 10 gousses d’ail pour un demi-kilo de spaghetti.